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Catherine Millet


Antonio Dias

J’ai rencontré Antonio Dias il y a une dizaine d’années. A l’époque, nous étions, lui en tant qu’artiste, moi en tant que critique, engagés dans ce travail de démontage du phénomène artistique que l’on a appelé « art conceptuel ». Par exemple, Antonio accrochait au mur des tableaux où était écrit un mot énigmatique : « the statement », « patter », etc…
Puis je l’ai perdu de vue. Antonio est parti au Népal. Ensuite, il a séjourné longtemps dans pays natal, le Brésil, et maintenant que nous nous retrouvons, voilà qu’il étale sous mes yeux de grands travaux étranges d’une matière à la fois brute et précise ; d’emblée il m’apparaît que la logique de sa démarche n’a en rien dévié. Une continuité existe entre les démonstrations un peu sèches d’il y a dix ans et les somptueux papiers d’aujourd’hui. (…) Antonio Dias joue à superposer ou à faire s’affronter, autour d’un même objet, différents points de vue et cadres d’appréhension. Les récents travaux ne font que compliquer un peu les règles de ce jeu. Le lointain voyage que l’artiste fit au Népal, pour travailler avec les habitants d’un petit village à la fabrication, selon des méthodes très anciennes, de son papier, est le symbole, à l’échelle de la planète, des bouleversements topographiques auxquels il soumet son oeuvre.

1983
22,5 x 17 cm
32 p.
Relié