Si Michel François était sculpteur, pour simplifier les choses, on pourrait dire que son œuvre est toute entière prise entre la tentation d’agrandir ou de combler les vides, et celle de creuser ou d’augmenter les pleins.
S’il était simplement photographe, on hésiterait sans doute entre le reporter-anthropologue, le père de famille et une sorte d’entomologiste des sensations les plus infimes en même temps que les plus intimes … on observerait en outre que le cadrage des images devient de plus en plus serré à mesure que le reporter devient entomologiste.
Si, enfin, il était cinéaste ou vidéaste, chacune de ses séquences formerait une transition pour la séquence suivante et toute sa production reposerait sur son aptitude à isoler les interludes, les événements mineurs, les actes manqués et renouvelés de ce temps réel dont l’essentiel est fait de temps perdu : dans la sphère familiale, comme dans celle de l’atelier ou de la société.
Frédéric Paul – 1996
Le monde et les bras, Une résidence terrestre