Été 1993, peintre, Laurent Marissal est employé comme agent de surveillance au musée Gustave Moreau. D’avril 1997 à janvier 2002, il fait de cette aliénation la matière de sa pratique. Il utilise à des fins picturales le temps de travail vendu au ministère de la culture.
Il détourne sa force de travail vendue au musée, se réapproprie ce temps moyen de subsistance et le transforme en temps moyen d’existence. Cette désaliénation, dont le principe privilégié est le recouvrement du temps, se matérialise dans des actions liées à sa pratique : peindre, écrire, lire…
À son insu, le musée rémunère une production dont il n’aura pas la jouissance. Ce rapt est systématisé.
Hiver 1998, il ouvre une section syndicale CGT, outil administratif, pour concrétiser son projet pictural : modifier réellement les conditions, le temps et l’espace de travail.
Pinxit 1997-2003