« slow melody yime old, petite édition également produite pour l’exposition (et qui lui donne son titre) procède d’une même musique silencieuse faisant sonner les espaces entre – entre les états, les strates, les gammes, les êtres. Je réalise qu’elle s’imprime aussi en noir et blanc […]De gris neutres se teintant selon le voisinage, certainement. Ou se voilant, comme Flow, d’une pellicule de vert-de-gris – une corrosion de l’image qui n’en est pas réellement une, évidemment. slow melody time old ressortit de la rêverie mélancolique – une ballade hors du temps, à travers quelques clichés pris au musée archéologique d’Athènes. Le regard, bien sûr. Qui traîne, vague et précis à la fois. Comme l’attention, en réalité. On le saisit, ailleurs, déjà, s’accrochant aux abords arborés d’un exotisme suranné, puis, s’attardant sur une marche, une jonction entre différentes qualités de sols, la terre, la pierre, des mouvements dont la fluidité minérale – bien que figée – renvoie à Flow. Il s’attarde sur des détails architecturaux, et sur les socles en marbre qui, ainsi photographiés, redeviennent, potentiellement, des papiers trouvés au cours d’un autre voyage de l’artiste, de petites peintures à la laque glycérophtalique sur métal, d’autres marbrures d’autres lieux, d’autres époques. Ces socles apparaissent comme autant de stèles, quoique les images n’en gardent que le recueillement, et la fragilité des corps, partout présente, étonnamment, dans cette édition comme dans le film projeté. »
texte : Marie Cantos
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